Les papiers de Marie-Claude Casabo à Art 4
Marie-Claude Casabo a été professeur de Lettres. Par goût, sans doute, mais aussi pour pouvoir librement exercer son art. L'artiste, qui vient de la Haute-Normandie, expose pour la première fois à Caen des oeuvres sur papier, des petits et des grands formats qui descendent du plafond au sol. L'encre, l'acrylique, le crayon-feutre (fréquemment les trois en même temps) sont ses matériaux privilégiés. Ils répondent à une rapidité d'exécution imposée par un flot d'impressions.
Au bas de son atelier, à Darnétal, coule une rivière, sa principale source d'inspiration, explique Marie-Claude Casabo. Le mouvement de l'eau, le jeu de ses reflets ont tourneboulé plus d'un peintre, sauf à se laisser porter comme une brindille au fil de l'onde. C'est la situation dans laquelle se met l'artiste quand elle dit que «l'imaginaire bouge aussi tout le temps».
Marie-Claude Casabo prend dès lors le pinceau ou le feutre, comme on prendrait la plume pour « raconter des histoires personnelles toutes simples », attachées aux feuilles, à la terre, aux herbes affranchies de la figure humaine. Travaillant le papier à même le sol, elle croise dans ses paysages ses lubies et ses obsessions. L'oeil se laisse accrocher par des encres faites à la fois de transparence et de profondeur sur des papiers chinois. Il s'arrête aussi à balayer ces bannières, papiers marouflés sur des toiles, envahies par une boulimie expressive où s'entrechoquent le désir d'aller au bout des choses et le doute de pouvoir tout dire. Mais tant que la rivière coule...
ALEXANDRE Xavier - Ouest France
10 février 2008
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